Saviez-vous que TOUS les enfants font des crises ? C’est en effet le meilleur moyen qu’ils ont à leur disposition pour communiquer avec nous, pour nous appeler à l’aide et pour nous faire part de leurs besoins … du moins tant qu’ils n’auront pas appris à s’exprimer autrement.
A la naissance, ils pleurent à grands cris pour nous prévenir quand ils ont faim ou froid, quand ils sont fatigués, inconfortables ou quand ils ont besoin d’être dans nos bras.
Bref, ils pleurent quand ils ne se sentent pas bien.
Habituellement, nous arrivons sans trop de mal à décoder et à répondre aux besoins de nos tout-petits. On les excuse facilement de se comporter ainsi, avec des pleurs et des cris… C’est normal, ils ne savent pas encore parler !
Mais vers 2-3 ans, ils commencent à maîtriser le langage.
Pourtant ils continuent de pleurer et de crier. Pire, ils se mettent à frapper ou à se rouler par terre …
Là, c’est nettement plus difficile pour nous de les comprendre et d’accepter ces comportements « excessifs ».
Pourquoi réagissent-ils comme cela ?
Nous savons aujourd’hui, grâce aux progrès des neurosciences, que les enfants de moins de 5 ans ont un cerveau immature et fragile, qui va continuer à se développer pendant encore de longues années (jusqu’à 25 ans !).
Notamment, le cortex frontal (qui est la partie du cerveau qui permet à l’enfant de gérer ses émotions et de raisonner) ne commence à se développer qu’entre 5 et 7 ans.
Donc, quand le petit enfant a faim, quand il est fatigué ou quand il ressent une émotion forte (frustration, peur, colère…), il n’est PAS ENCORE capable de nous le dire calmement, avec des mots.
Il va faire une CRISE parce qu’il ne sait pas faire autrement… jusqu’à ce que son cerveau soit suffisamment développé et que NOUS lui ayons APPRIS à s’exprimer autrement !
L’enfant va ressentir une tension, un stress à l’intérieur de lui.
Son cerveau va basculer en mode SURVIE (attaque, fuite ou figement).
On dit que son cerveau est « débranché ».
Il va perdre ses moyens et se mettre à frapper, crier ou pleurnicher.
Dans ces moments-là, il est INUTILE de lui parler et de chercher à le raisonner.
Il ne peut pas réfléchir. Il ne peut pas nous entendre.
Une crise est toujours le symptôme d’un autre problème
Quand on arrive à comprendre le MESSAGE CACHÉ derrière la crise, c’est nettement plus facile de répondre au vrai besoin de notre enfant !
Par exemple :
Quand j’ai compris que la mauvaise humeur de mes enfants au retour de l’école (qui causait de nombreuses râleries, plaintes et disputes « pour un rien ») était liée à de la faim, j’ai arrêté de leur parler pour comprendre ce qui a pu se passer dans leur journée ou de faire de la gestion de conflits. Je n’ai même plus essayé de jouer avec eux comme on nous le recommande en parentalité positive ! Je me suis concentrée sur une seule priorité : leur donner à manger ! Après le repas, l’ambiance change radicalement : les enfants sont à nouveau agréables, ils se remettent à parler gentiment, à jouer ensemble…
Alors, quels sont les éléments déclencheurs de crises ?
D’une manière générale, retenons que toutes les crises sont causées par du STRESS, que ce soit un stress physique ou émotionnel.
La question à se poser est donc : « Quelles sont les sources de stress chez mon enfant ? »
Pour répondre à cette question, j’ai observé attentivement mes enfants et j’ai pu relever 7 principales causes de crises dans notre vie quotidienne.
Les 7 principales causes de crises des enfants
La faim
« Un ventre affamé n’a pas d’oreilles ». Pas besoin d’une longue démonstration pour comprendre combien la faim peut influencer négativement le comportement de nos enfants (et le nôtre aussi, à nous les parents !).
La fatigue
Ce n’est pas une grande révélation non plus. On ne cherche pas à éduquer un enfant qui est fatigué, on le met au lit au plus vite !
Le besoin de Sécurité
Pour se sentir en sécurité, l’enfant a besoin d’un carburant très puissant nommé « AMOUR » 🙂 En passant du temps avec lui, en lui faisant des câlins, en s’intéressant vraiment à lui, son réservoir va se remplir d’amour et il va pouvoir mieux vivre ses journées, même si elles sont toujours pleines de challenges. Ce besoin est vraiment fondamental : des études scientifiques ont démontré que des parents qui se sont concentrés sur la seule stratégie de donner de l’attention à leur enfant tous les jours, en passant 30 minutes par jour à jouer avec lui, ont pu éliminer 80% des crises quotidiennes avec leur enfant !
Le besoin de Liberté
L’enfant a aussi besoin de sentir qu’il a du pouvoir personnel sur sa vie (liberté) : pouvoir décider de certaines choses par lui-même, pouvoir nous dire non. Ce besoin de liberté est très fort aux alentours de 2 ans, où démarre une phase importante de construction de son identité. Cette période est bien connue sous le nom de « Terrible Two » ou de « Période du Non ». D’après de nombreux coaches parentaux, il paraîtrait que si nous étions capables de lui donner cet espace de liberté (à la maison, au repas, pour le bain, l’habillage, etc.), si nous ne cherchions pas à trop le contrôler, cette période du « Terrible Two » pourrait très bien passer en 15 jours seulement !!!
Une émotion forte
Frustration, colère, peur, jalousie… En aidant l’enfant à identifier et à mettre des mots sur son émotion (notamment grâce à l’application du « Protocole Anti-Crises »), nous allons l’aider à comprendre ce qui lui arrive à l’intérieur de lui, à reconnaître ses émotions fortes. Avec le temps, son cerveau va pouvoir construire de nouvelles connexions neuronales et l’enfant n’aura plus besoin de faire une crise pour exprimer sa colère ou sa frustration. Il aura appris à accueillir ses émotions sans violence, une compétence essentielle pour toute sa vie.
L’attitude autoritaire des adultes
L’éducation traditionnelle basée sur les ordres, les cris, les menaces, les chantages et les punitions génère énormément de stress chez l’enfant. Au lieu d’obtenir la coopération volontaire de l’enfant, cette méthode éducative basée sur le contrôle va paradoxalement contribuer à augmenter le nombre de crises chez les enfants.
Le stress accumulé / lié à son environnement
Au supermarché, après une journée difficile à l’école ou certaines épreuves dans la vie (séparation, deuil, déménagement…) font que l’enfant accumule beaucoup de stress. Il a besoin de nous (ses parents) pour se décharger de ce stress (le « Protocole Anti-Crises » peut nous aider à accueillir son stress au mieux). Dans ce cas-ci, il n’y a rien d’autre à faire, il n’y a rien à résoudre. Le simple fait d’accueillir notre enfant dans ses émotions difficiles va l’aider à traverser ces émotions et lui permettre de grandir.
Comment utiliser cette check-list ?
Cette check-list peut nous être TRÈS UTILE pour anticiper et éviter au maximum qu’une crise « évitable » ne se produise (faim, fatigue, besoin de sécurité, attitude autoritaire des adultes…).
Attention, bien sûr, il y a des crises que l’on ne peut tout simplement pas éviter (liées à certaines émotions fortes ou à des épreuves de la vie).
Ce sont celles qui font partie de la vie de l’enfant…
Nous pouvons voir ces crises comme un MESSAGE que notre enfant nous envoie à sa façon : « Maman/Papa, je ne me sens pas bien. J’ai besoin d’aide ! »
Revenir sur cette check-list nous permet alors de tenter de comprendre ce qui s’est passé chez notre enfant.
Une fois la crise apaisée, nous pourrons en reparler avec lui et trouver des solutions au vrai problème.
Cette check-list vaut aussi pour nous les parents !
Quand nous n’arrivons pas à garder notre calme, quand nous craquons face au comportement difficile de notre enfant (cris, menaces, punitions), il y a aussi une raison cachée…
La plupart du temps, vous en trouverez facilement la cause en parcourant cette check-list !